Colloque les 18 et 19 janvier 2024
« La loi vient souvent conforter des pratiques que l’on veut développer.
Celle du 18 janvier 1994 relative à la santé publique et à la protection sociale est venue les bousculer.
Elle a instauré pour les personnes détenues l’équivalence d’un accès, d’une qualité et d’une continuité de soins identique à celle dont bénéficie la population en milieu libre et a logiquement transféré la responsabilité de la santé en prison vers le ministère chargé de la santé.
Il y a 30 ans, le législateur a donc eu pour ambition d’améliorer la qualité de tous les soins dispensés en prison. Les soins étaient alors assimilés par bien des acteurs institutionnels à une démarche caritative, comme si soigner était adoucir la privation de liberté.
La loi a radicalement transformé cette approche. L’accès aux soins est devenu un droit.
Trente ans plus tard qu’a produit ce choc des cultures ?
L’ambition initiale a-t-elle été atteinte ?
La prison recouvre des réalités très disparates. Le système pénitentiaire français présente des réalités locales hétérogènes, des établissements très différents. Certains hébergent quelques dizaines de personnes, d’autres, plusieurs milliers. Ils sont implantés en ville ou au contraire excentrés des agglomérations, avec des inégalités persistantes, conséquences de ces contrastes.
Les équipes pénitentiaires et de soins, en charge de la même population, partagent le terrain avec des missions différentes, tantôt vécus comme complémentaires et facilitant le fonctionnement quotidien de tous, tantôt comme « des empêcheurs de tourner en rond »,
des deux côtés.
Alors que de nombreux progrès et connaissances nouvelles se cumulent depuis 1994 dans la prise en charge des patients détenus, nous procéderons au cours de ce colloque à un état des lieux global, qu’il s’agisse des moyens à disposition des équipes de soignants ou des changements intervenus dans la population pénale ou encore de l’évolution des pratiques professionnelles.
Chaque jour, nous constatons qu’à l’ombre des murs, la créativité des professionnels s’exprime dans la perspective de faire mieux. Quels sont aujourd’hui les objectifs des soins en prison ? Quelles sont leurs limites ? Soins et prison où en sommes-nous en 2024 ? »
Un évènement organisé par l’Association TranSFaire, en partenariat avec l’ASPMP (Association des Secteurs de Psychiatrie en Milieu Pénitentiaire), et l’APSEP (Association des Professionnels de Santé Exerçant en Prison).
Sur inscription obligatoire